(Sherbrooke) Pendant sept ans, elle a mis de la vie dans la maison de Providence. L'a meublée d'amours, de drames, de tiroirs à secrets et de révélations gigognes. Après avoir définitivement fermé en décembre dernier les persiennes du téléroman, qui avait laissé entrer plusieurs centaines de milliers de paires d'yeux chaque année, la scénariste Chantal Cadieux n'a pas cherché longtemps un autre foyer où faire emménager ses fictions si près du réel.
En août commencera le tournage de Mémoires vives, a-t-on appris la semaine dernière. Un autre univers composé d'une famille élargie, déconstruite et reconstruite, maganée et rénovée. Et habité de mystères.
Si Providence s'érigeait dans la campagne estrienne, l'auteure originaire de Richmond bâtira toutefois sa résidence suivante à la montagne, à Mont-Saint-Hilaire. « Mais ça se passera aussi à Montréal.
Ce téléroman sera plus urbain. Le couple principal est dans la cinquantaine, donc plus jeune que la matriarche, incarnée par Monique Mercure, l'était. J'avais peur de refaire Providence, j'en ai donc pris mes distances », décrit Chantal Cadieux, présentement en blitz d'écriture, dans son chez-elle, quelque part au nord de Montréal.
Cinq des 25 premiers épisodes, qui seront diffusés à l'hiver et à l'automne 2013, sont en boîte, prêts à être livrés aux nouveaux propriétaires, dont font partie Marie-Thérèse Fortin, Gilles Renaud, Véronique Le Flaguais et Monique Mercure.
Il faut dire que la commande de Radio-Canada est arrivée vite, le printemps dernier. Plus vite que l'auteure ne l'attendait. La scénariste étoile n'a donc pas eu le temps de souffler bien longtemps avant de devoir bâtir ses nouvelles intrigues et reprendre le crayon.
Et quand elle l'a repris, avec la crainte de dessiner une maison semblable à la précédente, elle s'est trouvé
un coauteur, quelqu'un pour l'aider à créer le mobilier. Mémoires vives s'écrit donc à quatre mains, avec celles de Patrick Lowe (Toute la vérité). Cette collaboration la force à sortir plus souvent de son cocon, mais maintenant que ses enfants sont grands, ce n'est plus un fardeau.